Skip to content

Les pierres qui bouillonnent

Les pierres qui bouillonnent

J’engage le lecteur à me suivre, dans un voyage au centre de la terre.
Notre équipée nous fera explorer ensemble les tréfonds, peut-être pas d’une
motte de terre, mais d’une roche. Celle-ci est singulière, car ultraporeuse,
pénétrable dans tous les sens. Avant de nous rapetisser pour pouvoir nous y
faufiler, spéléologues du minuscule, rafraichissons-nous la mémoire de
l’intrigue du Voyage au Centre de la Terre.

Le chef d’oeuvre de Jules Verne est un récit initiatique. Le jeune héros,
dénommé Axel je tiens à le rappeler (on verra pourquoi plus loin) subit toutes
sortes d’épreuves (de la faim, de la soif, du feu, …), en compagnie de son oncle,
un irascible philologue allemand, et d’un guide islandais. Ils pénètrent le
monde souterrain par le cratère d’un volcan islandais. Puis ils cheminent
longuement, via des galeries labyrinthiques, admirent des concrétions, des
gisements minéraux et autres merveilles naturelles, observent au passage le
premier homme — Jules Verne écrivit son Voyage à la suite de la publication par
Charles Darwin en 1859 de l’Origine des espèces —, et se retrouvent les otages
d’une terrifiante éruption volcanique.

Lorsqu’ils reviennent à eux, ils se trouvent sur un rivage. Ils voient un
paysage superbe, très proche de celui peint par Brueghel dans sa “Chute
d’Icare” à laquelle je consacre un autre passage de ce livre, baignant dans la
sérénité et ruisselant de soleil, la baie de Naples dominée par le Vésuve (via
lequel ils ont été restitués au monde des humains).
À présent, suivez le guide pour notre propre voyage souterrain!
1.
Nous sommes accueillis par une grande porte de pierre, à l’aspect d’une
porte de ville. Elle est flanquée par deux piliers géants, des tours aux
soubassements et aux couronnements identiques, des polyèdres monumentaux,

Published inTerre & Eau, Air & Feu